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Rembourser les prêts garantis par l’Etat, une priorité pour les entreprises

Malgré une activité parfois poussive, les quelque 680 000 entreprises qui ont souscrit un prêt garanti par l’Etat (PGE) pendant la pandémie de Covid-19 continuent d’honorer, bon gré mal gré, leurs échéances. Selon les chiffres communiqués mercredi 31 janvier par Frédéric Visnovsky, médiateur national du crédit à la Banque de France, 52 % des encours avaient été remboursés à fin novembre 2023, sur un total de 144 milliards d’euros de prêts accordés.
« Il y a une vigilance, compte tenu du contexte économique, mais, à ce jour, nous n’avons pas de signaux d’alerte sur les remboursements de PGE », assure M. Visnovsky. L’estimation des pertes brutes pour l’Etat s’élève à 4,4 % des encours, soit 6,4 milliards d’euros. Les pertes nettes seraient de 3,5 milliards si l’on prenait en compte les primes de garantie encaissées par l’Etat.
Pour Germain Simoneau, président de la commission financement des entreprises à la Confération des PME, ces chiffres ne constituent pas une surprise. « Les chefs d’entreprise préfèrent rogner sur d’autres postes de dépense plutôt que de ne pas rembourser leurs PGE, de même d’ailleurs que les autres dettes financières, explique-t-il, ils en font une priorité. »
Jean-Guilhem Darré, délégué général du Syndicat des indépendants, le confirme : « Les trois quarts de nos adhérents disent rencontrer des difficultés pour rembourser leur PGE, qui représente pour eux une échéance moyenne de 2 000 euros par mois. Pour y parvenir, ils disent réduire leur propre rémunération et pénaliser leur trésorerie. »
La tension qui s’exerce sur les comptes bancaires se traduit d’ailleurs par un allongement des délais de paiement des très petites entreprises (TPE), d’ordinaire promptes à régler leurs factures, « car elles tiennent absolument à conserver de bonnes relations avec leurs fournisseurs », observe M. Darré. A noter aussi que certaines grandes sociétés, qui se portent bien financièrement, ont remboursé par anticipation leur PGE, ce qui est plus rarement le cas des petites structures.
Les entreprises ont toujours la possibilité de rééchelonner leur PGE. Bercy a d’ailleurs annoncé, début janvier, la prolongation du délai de rééchelonnement jusqu’à la fin de 2026. Mais peu d’entre elles recourent à cette solution, en réalité à double tranchant. « Quand on rééchelonne son prêt, on doit le faire aux taux actuels, soit environ 4,5 % », souligne M. Darré. Les chefs d’entreprise, qui ont souscrit ces prêts à des taux inférieurs à 1 %, n’ont guère intérêt à alourdir leurs dettes.
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